SAN DIEGO CHOPPER
THE WICKED BIKE
HARLEY DAVIDSON
San Diego Chopper- The Wicked Bike Harley Davidson. Si Diego Franco de Medinaceli semble détaché des choses bassement matériel de ce monde comme le sont souvent les aristos, il a ce sens du détail artistique qu’il a appliqué façon “récup“ à son Sportster 883 carbu de 2002. Porté sur la boîte à outils depuis son premier destrier à 2 roues, loin des conventions, notre rider à fait du chemin depuis qu’il a quitté son Biarritz natal.
On l’imagine bien aller roder le long de la Côte des Basques à Biarritz le jeune Diego sur sa première mob. Il fallait évidement qu’elle ne ressemble pas à celle des copains. Bricoler au fond du garage était bien une passion. Celle-ci ne se limitait pas à la mécanique et c’est lorsque Diego casse son bracelet indien fétiche très en vogue à l’époque et décide de le réparer que débute son parcours atypique. Ce bracelet réparé, il continu sur sa lancé et monte sa marque. Diego se retrouve à la fin des années 80 à louer pour la saison estivale un espace chez le concessionnaire Harley Davidson de Biarritz afin de distribuer sa ligne artisanale de bijoux indiens. C’était la belle époque des Harley pétaradantes des riders qui investissaient l’Exocet, la boite la plus Harley de France.
Diego devient Parisien en se mariant avec une jeune femme qui travaille chez un grand couturier. Le vaudou du bijou indien agit encore lorsque le style Diego plait et l’on retrouve très vite ses créations en couvertures des magazines pour fashion victims ainsi qu’aux centres des Freeway des années 90 quand il écume les Free-Wheels, Super-Rally et autres concentres de France et de Navarre de l’époque.
… Ma vie professionnelle a toujours été faite d’heureux concours de circonstances…Résume Diego…Comme lorsque j’ai eu un bouledogue. Je lui fabriquais des colliers en cuir exotiques, très vite au hasard des rencontres on me demanda de faire une ligne canine pour la Samaritaine, et 2 ans plus tard me voilà en train de créer les mêmes déclinés pour ces dames fréquentant les soirées libertines Parisiennes …Puis ce sera ensuite des corsets toujours en cuir, une matière que je maitrise ». Artisan autodidacte aux racines aristocrates descendant des conquistadores espagnols, via son sens de la fête il acquière dès cette époque ses quartiers de noblesses au cœur des nuits de la capitale.
Mais, son univers n’a pas le périphérique comme frontière. Lorsqu’il s’offre un 4×4 Land Rover pour ses besoins professionnels, Diego reprend sa boîte à outils et le prépare à sa façon pour jouer dans la catégorie aventurier. Durant cette période, on le retrouve aussi bien sur les pistes africaines qu’au fin fond des forêts d’Europe de L’Est avec sous le pied son gros V8. On comprend bien ici que Diego ne s’arrêtera pas là et qu’il pratiquera de nombreuses professions toujours avec cette démarche impertinente et ce goût de la provoc qui lui va si bien.
Les idées ? C’est tous les matins chez Diego. Et ce jour-là, il avait décidé de revenir à son premier coup de foudre ; La Bécane. Évidemment ce ne sera pas n’importe quelle marque. C’est grâce à Bixente son vieux pote d’enfance qu’il déniche un Sportster 883 de 2002, 3e main. Il était sacrement moche, mais émettait un potato-potato digne d’un sportif asthmatique. bref, la base idéale pour laisser libre court à une certaine vision du custom. Mais au fait, pourquoi cette version Harley ? Pour son carbu à l’ancienne, son ensemble moteur/boite increvable encore fixé au cadre sans silent blocs, car comme le chantait si bien BB…Les trépidations de ma machine…Dans le creux de mes reins… Fait partie de la culture de la marque. S’étant séparé à regret de son vieux Land V8 il lui était de toute façon impossible de passer à l’injection pour sa Harley.
Frisco Chopper…
Alors que la tenue de sortie de Diego assortie d’un pantalon de bagnard ne passe pas inaperçu, cette Harley très baroque fait aussi dans l’inattendu. Diego annonce la couleur… « Demande moi ce qui n’a pas changé, ça ira plus vite »…Ce désordre esthétique est bien trompeur, car loin des conventions, la démarche était voulue et colle parfaitement à notre personnage qui rêvait d’une Harley dans le style…Frisco Chopper très slim… Au fur et à mesure de sa customisation, Diego obtiendra ce résultat très particulier.
Tout commence par une saisie du Sporster qui lors d’un contrôle de police très zélé laissant apparaître un problème de soudure de colonne sur le cadre. Trois mois plus tard, embrouilles administratives résolues, il récupère son bébé et c’est carrément sur la base d’un cadre neuf que Diego commence à assembler son Chopper. La fourche, les roller box, les carters du 883 sont gravés par un artisan et laissent désormais admirer des écailles de carpes Koï. La réalisation du Sissy bar dessiné par Diego ainsi que l’exécution du pot d’échappement et des pattes du garde boue avant sont confiés à Alfonso un pro de la soudure d’une qualité exceptionnel qui sévit au pays Basque. Le guidon sur mesure est réalisé en Belgique par Burned Skin. Une vieille selle Corbin de 30 ans d’âge refaite trouve naturellement sa place dans le prolongement de ce fameux réservoir qui fait toute l’identité de ce chopper. Selon les dessins précis de Diego, Slims un artisan américain niché dans les Redlands à 150 km au nord de San Diego en Californie lui réalise ce bidon à partir d’une tôle d’acier et non d’un vieux réservoir recyclé. Pas de silent bloc en caoutchouc pour Diego qui trouve cela trop banal. Une mini chaussette en cuir cousue a la main fera parfaitement l’affaire. La jauge extérieure est de mise surtout avec seulement 6.6L, mais il voulait absolument que son système utilise des vis banjo de façon à être changé plus facilement en cas de pépin. Le robinet placé au plus bas permet de profiter d’une autonomie maximisée permettant d’extraire jusqu’à la dernière goutte du si précieux carburant. L’orifice est décalé afin de pouvoir remplir à 100% le réservoir lorsque le chopper repose sur sa béquille. Tout est pensé, Diego continu à jouer la carte de l’artisanat malin. Ainsi, le bouchon en laiton est réalisé à partir d’un vieux bougeoir et d’une pièce détaché de bateau. Le porte vignette est l’œuvre du célèbre et discret Samouraï, que les habitués des forums Harley connaissent tous. Une bouillote du 19e siècle en laiton devient réserve de secours pour parcourir une quinzaine de bornes jusqu’à la pompe. Le filtre à air est déniché lors d’une bourse d’échange et le phare avant est un vieil anti brouillard Marshall 656 survitaminé aux Leds. A l’avant sur la jante en 21’’ le discret lèche-roue sur mesure est signé Polyalu76. On remarque inévitablement sous le garde boue arrière bien raccourci, la jante Fatboy avec sa couronne en roue de casino home-made et son FUCK STOCK peint sur le MKII qui colle parfaitement a la ligne de la bête. Il ne manquait à ce chopper qu’un carburateur Mikuni HSR42 réglé aux petits oignons pour doper gentiment le brelon.
San Diego…Shopping
Comme il l’a vécu à maintes reprises, une nouvelle fois Diego se retrouve presque malgré lui à faire du business. Tout a commencé récemment lorsqu’il s’est fabriqué ce qu’il cherchait désespérément sans le trouver ; Un masque killer Bugs en cuir bien root. Celui-ci a fait fureur auprès des inconditionnels des casques jet. Depuis il a eu l’idée de faire d’un micro des fifties, le feu arrière de son chopper. Un travail de longue haleine puisqu’il a fallu créer de toute pièce un master de la vitre translucide rouge et la produire en petite série. Il n’en fallait pas plus à notre créateur hédoniste toujours foisonnant d’idées pour créer encore une nouvelle marque San Diego Chopper qui s’enrichit chaque jour avec ses masques, Bracelets, phares Marshal kustom, chaines de portefeuille, T-Shirt, goodies, shoprags de garage siglés à votre marque et le fameux Tail-lights, feu arrière, repro du légendaire micro Shure 55S du King Elvis.
Et ce n’est qu’une nouvelle étape. Compter sur Diego pour continuer à vivre sa vie façon road-movie sur son chopper et perpétuer à sa façon la légende d’Easy rider, d’ailleurs je viens de le croiser il y a 2 jours et il venait d’installer une sirène a galet de police d’un Softail sur son Chopp’… Ce mec vous n’avez pas fini d’en entendre parler.
