Carta Rallye 2018 Rallye Raid Maroc
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LE PLEIN DE SABLE SVP
Ils en ont pris plein les yeux les concurrents de cette 5e édition du Carta Rallye. Ils étaient plus de 75 équipages à avoir mis cap au Sud du Maroc pour prendre le départ de ce rallye raid qui propose depuis son origine de choisir la catégorie qui convient le mieux à ses envies, son talent et sa monture. Des plus expérimentés engagés en Cross Country à ceux qui viennent du raid tout court ajouter un peu de sauce piquante “roadbook“ à cette grande boucle au milieu du désert, ils ont tous vécu l’aventure façon Carta sur plus de 2300 km contre vents, pistes et dunes entre côte Atlantique et Atlas Marocain.
Depuis 5 ans, le Carta rallye organisé par Chris Armelin trace sa voie au cœur de ce Maroc aux milles paysages. Terre promise, terre d’accueil de tous ceux pour qui l’aventure motorisée est une escapade indispensable, c’est cette fois à Guelmin au Sud de la station balnéaire d’Agadir que se situait le point de ralliement des 75 équipages qui avaient signé pour 8 jours de rallye raid.
Avec 50 engagés en catégorie Cross Country on peut désormais considérer le Carta rallye comme une épreuve qui compte parce qu’elle offre tous les ingrédients d’une vraie course. La sécurité est désormais renforcée avec la présence d’un hélicoptère en plus d’une équipe médicale expérimentée. L’organisation qui compte plus de 60 personnes s’est étoffée. Enfin, et c’est bien là l’essentiel, il y a bien 2 300 km de spéciale comptant très peu de liaisons. On est ici pour faire la course. Si aujourd’hui, on imagine mal un rallye sans le confort d’un hôtel le soir venu, le Carta respecte la tradition avec 3 nuits perdues au milieu de nulle part en bivouac.
La recette du bonheur, c’est aussi pouvoir choisir sa classe. Outre le Cross Country et ses catégorie 4×4, SSV, Buggy (2 roues motrices), ils sont plus d’une trentaine d’équipages à avoir opté pour le GPS Challenge version Expert ou Adventure. Ici, pas besoin d’une bête de course pour se faire plaisir, si le parcours reste pratiquement similaire avec moins de kilomètres au quotidien, la notion de vitesse est ici remplacée par de la navigation et des points de passages obligatoires à valider. La formule permet de mettre tout le monde à égalité du côté des machines, le plus malin, le doué à se repérer au milieu du désert aura toute ses chances de grimper sur le podium final.
Plus de 2 300 km de bagarre
Le mot “podium“ nous ramène inéluctablement à l’âme de ce que l’on nomme Rallye raid ; La course. Alors que les vérifications techniques et administratives se déroulent à Ghelmin, c’est sur la plage Blanche située à quelques kilomètres qu’est donné le départ de cette 5e édition qui comptera 8 étapes menant nos équipages impatients à Foum Zguid, Mhamid et Merzouga.
Si ces noms fleurent bon les grands espaces et les dunes, c’est pour l’instant une étape de navigation pointue de 450 km empruntant le Drâa vers Icht qui sert d’entrée en matière. Alors que sur les 30 km à parcourir sur la plage, on montre qu’on en a sous le pied avec sa monture, c’est déjà la déception pour l’équipage Italien Cinotto/Zini qui casse le moteur de son proto Audi. Mais, la journée ne faisait que commencer. Cette première étape sur les pistes cassantes verra quelques équipages ayant connu quelques problèmes de navigation aussi bien que mécanique, arriver bien tard (plus de 21 heures sur la piste) à Icht. C’est ce soir Jérôme Renaud et son Pick up Springbok qui remporte l’étape devant le Mitsubishi MPR 10 de José Castan et le Toyota du tenant du titre, Christophe Girard. Chez les SSV qui sont cette année venus en force (11 équipages en Cross Country), c’est l’autre tenant du titre (en SSV), Rudy Roquesalane qui s’impose.
Dès le lendemain, le rallye file vers Foum Zguid sur plus de 300 km de spéciale le long du Djebel Bani, frontière entre Sahara et Maghreb. Là, ce n’est pas de tout repos, car piste rapide ne signifie pas sérénité, le danger est dans la saignée profonde, l’oued caché qui vous surprennent, tout autant que la navigation délicate. Alors que Jérôme Renaud conserve l’avantage et reste en tête devant le Hollandais Herman Jasper sur Bowler Némesis, le SSV de Rudy Roquesalane pointe 2e au scratch. Les petits SSV démontrent ici une nouvelle fois qu’ils sont de nouvelles armes agiles et rapides face aux traditionnelles autos de course, et ça se confirme dès le lendemain. En effet, sur la 3e étapes en boucle autour de Foum Zguid, une fois l’avantage d’une vitesse de pointe favorable pour les autos sur le lac Iriki passé, les SSV prennent le pouvoir. Rudy Roquesalane, Thomas Rivollet, Thierry Pitavy et leur Can Am X3 profitent des premières dunes de ce rallye pour prendre le large au scratch. Des positions prédominantes qu’ils ne lâcheront que rarement jusqu’à Merzouga.
La 4e étape moins longue (216 km), n’en est pas moins difficile puisqu’elle mène les équipages tout droit sur l’erg Chagaga et ses dunes avant d’atteindre Mhamid. C’est ici que Débute le mano à mano entre José Castan sur Mitsubishi MPR V6 et le Hollandais Ronald Van Loon sur Wildcat V8 tandis que Jérôme Renaud en tête jusqu’alors, concède plus d’une heure. L’étape de nuit (64 km) confirme nos deux prétendants et le suspense ira grandissant car l’étape 5 (boucle autour de Mhamid) est annulée pour cause de vent de sable. Cette pose obligatoire permet à tous de se pencher sur les montures qui ont déjà souffert. C’est le cas, en particulier pour les autos de la catégorie “Historique“, avec par exemple les Koro (Mercedes, Toyota) de Gilles Girousse, Laurent Auboueix et Christphe Stutz qui en tant que respectables “Mamies“ des Dakar d’antan nécessitent des soins importants précédés de nombreux arrêts sur les pistes. L’équipe d’assistance mécanique de Saïd du garage Ali Nassir qui suit la caravane du rallye a fort à faire au chevet de nos vieilles gloires africaines. Laurent Auboueix emportera l’épreuve (et s’en fut une), dans la catégorie avec son Mercedes Koro. Respect !
Lors de la 6e étape qui impose 356 km de pistes difficiles et cassantes vers Merzouga et les deux boucles finales au coeur et autour de l’Erg Chebbi (275 km et 119 km), si la partie est gagnée en SSV pour Rudy Roquesalane qui compte plus de 3 heures d’avance sur Thomas Rivollet, en auto, c’est Ronald Van Loon qui prend l’avantage lors de la 7e étape sur José Castan après la neutralisation d’une partie de l’étape.
Du côté de la catégorie GPS Challenge, chez les “experts“ la lutte conviviale n’en fut pas moins tendue entre les 21 équipages. Mais, après quelques 1 549, 31 km parcourus et malgré 160 km de pénalité, c’est la revanche du 4×4 sur les SSV puisque l’Anglais Paul Lundstrom l’emporte avec son Toyota Land Cruiser sur le Can Am du Belge David Flament. En GPS “Adventure“, c’est aussi Toyota qui est à l’honneur avec le Français Laurent Bibaut qui avec 1 370 km de pénalité pour un total de 2 668 km termine tout de même vainqueur de cette belle aventure.
Enfin, en catégorie 2 roues motrices, les Buggys Rage Comet squattent totalement le podium avec un tiercé gagnant et dans l’ordre les Français André Hirigoyen, Guy Housset et le Belge Fabrice Della Barbera.
Quand on vous dit que le Carta rallye, c’est le rallye plaisir à la carte…